La gendarmerie et les offices de protection de l’environnement sont allés à la chasse aux quads et motos qui saccagent le site classé de Berru.
Un fléau qu’ils veulent éradiquer.
SUS aux destructeurs de la faune et de la flore. Hier matin, le mont de Berru était truffé de gendarmes et de protecteurs de l’environnement.
Postés sur trois QG différents, équipés de motos, d’un 4x4 et de bonnes oreilles, ils étaient à l’affût du moindre quad qui s’amuserait à passer à travers bois en massacrant les plantes. Prêts à poursuivre toutes les motos qui s’éclatent sur les pentes de la sablière quitte à saccager les mares en tuant les grenouilles au passage. Sans parler des risques pour les piétons qui croiseraient leur chemin.
Si cette opération d’envergure a été menée, c’est que les contrevenants sont nombreux sur le mont de Berru.
Le lieutenant Patelet, responsable de la brigade de Pontfaverger les connaît bien. Il était à pied d’œuvre hier avec le major Hurteloup. «On les traque à longueur d’année. Parfois on tombe même sur des conducteurs d’engins volés».
Ils détruisent un patrimoine unique
Il arrive que ces chauffards de l’environnement cumulent les infractions: «Souvent ils empruntent un chemin communal alors qu’ils n’ont pas de plaque d’immatriculation ou alors leur moto n’est pas assurée. Au final ils finissent par se retrouver passibles du tribunal correctionnel».
Et peuvent récolter une amende jusqu’à 1.500 euros, une suspension de permis et même la confiscation par le juge de leur cher quad.
Ceux qui connaissent la note n’hésitent pas à prendre la fuite dans les bois en aggravant leur cas et en prenant des risques insensés. «On a parfois des courses poursuites sur plusieurs kilomètres qui peuvent s’avérer dangereuses».
Les gendarmes envisagent d’utiliser un hélicoptère pour repérer les fuyards. Car la chasse n’a rien d’une opération de folklore. Le mont de Berru est classé en zone naturelle d’intérêt écologique, floristique et faunistique.
«Le maintien en état de cette zone présente un intérêt biologique et scientifique majeur avec la conservation d’un patrimoine irremplaçable», soulignent les agents de l’office nationale de la chasse et de la faune sauvage et ceux de l’office national de l’eau et des milieux aquatiques venus de toute la Marne pour cette action.
En comptant les gendarmes, ils étaient une vingtaine à quadriller le terrain. Presque en vain puisqu’aucune amende n’est tombée mais c’est plutôt une bonne nouvelle.
«La preuve que le travail qu’on mène toute l’année porte ses fruits». Soit les tueurs en série de batraciens ont pris conscience de l’importance de préserver l’environnement qu’ils laisseront à leurs enfants, soit ils sont maintenant au courant qu’ils risquent gros. Soit un peu les deux.