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Adrien, 6 ans tué sur le quad
CLICANOO.COM | Publié le 9 février 2008
Terrible et tragique accident hier soir, vers 19 heures, dans le quartier de Bois-Court, à la Plaine-des-Cafres. Adrien Ester, un marmaille de 6 ans, a été victime d’un accident mortel de quad conduit par sa mère.
Son fils est mort. Il avait six ans. C’était un juste un petit garçon. Avec des rêves de gosse en pagaille. C’était un grand frère adorable pour Elise et Gael. Et un marmaille qui débordait d’amour pour son cochon nain, Rosalie. Il avait seulement six ans, Adrien Ester. Et Frédéric, son père, ne veut pas croire que la mort a osé dérober le souffle d’un gamin de six ans. Chemin de Rubis, hier soir. Les voisins sont encore paralysés. Le froid, le silence qui ont suivi la panique après le tragique accident semble immobiliser le temps et empêcher la moindre réaction. “Peux pas parler, monsieur, c’est pas le moment.” Patricia reste muette : elle a vu, tenu et senti le faible pouls d’Adrien.
LA MACHINE S’EMBALLE
Le pouls qui s’en est allé peu après que sa mère et lui ont chuté de près de trois mètres et été écrasés sous le poid du quad. Faisait-elle du quad, Nadia ? Béatrice affirme que “c’était la première fois hier qu’elle la voyait sur un tel engin”. Les autres voisins confirment : Sabine n’avait pas vraiment d’expérience dans la conduite de quads. C’est un voisin qui le lui a prêté, “pour faire un tour, comme ça”. Monter et redescendre la rue. C’est du fond du chemin Rubis qu’elle est partie, là où elle a sa case. Ils sont tous les deux sans casque, Adrien à l’arrière, excité comme un môme devant une vulgaire bécane, et sa mère, Nadia, conductrice néophyte qui appréhende les sensations au guidon de l’engin. Les deux passagers remontent la rue une première fois. Sans encombre. Et puis, arrivés au bout du chemin, Nadia fait demi-tour pour faire les 50 mètres qui la séparent de sa case, le point de départ. Pourquoi s’arrête-t-elle au milieu du chemin ? Béatrice n’en sait “vraiment rien”. Les différents témoins qui assistent au drame n’expliquent pas davantage comment la machine s’est subitement emballée. Car les deux passagers étaient en bordure de chemin quand le moteur monte brusquement en régime et arrache l’engin à une vitesse telle que Nadia en perd le contrôle.
ELLE VOIT LE SANG
Le quad effectue une dizaine de mètres et, fonçant droit devant, chute de près de 3 mètres en contrebas du mur d’une propriété qui longe le chemin. Il se passera quelques minutes avant que la mère ne parvienne à se dégager de l’engin qui l’écrase sous son poids. Lorsqu’elle reprend ses sens, elle voit le quad renversé. Et son fils, inconscient. Nadia ne sait pas comment réagir. Mais elle voit le sang. Et le corps de son fils sous l’engin. Elle court chercher du secours auprès de ses voisins. Elle a tout juste le temps de balbutier un appel à l’aide avant de s’évanouir. Les voisins ne comprennent pas tout de suite, ce sont les cris de panique des enfants qui vont leur faire comprendre la portée tragique de ce qui vient de se produire. Frédéric, le père d’Adrien, et un autre voisin se rendent immédiatement au chevet de l’enfant. Le voisin réussit à prendre un pouls, faible comme une flamme vacillante, mais qui permet quand même d’espérer que l’enfant tiendra jusqu’à l’arrivée des secours. Il tiendra, Adrien. Et les pompiers, arrivés en un temps record selon un témoin, feront tout ce qu’ils pourront pour sortir Adrien de son tragique destin. Ils feront tout… Mais le marmaille décédera de ses blessures. Son corps sera évacué par les pompes funèbres peu après 22 heures. Après que les gendarmes, le médecin légiste ont consigné les circonstances de l’accident et établi l’heure du décès. Nadia, quant à elle, a été évacuée à l’hôpital du GHSR pour y soigner ses blessures. Dans l’état psychologique où elle se trouvait, il était inconcevable qu’elle reste à la maison avec ses deux autres enfants qui comprenaient sans vraiment comprendre mais qui, déjà, pressentaient un sens tragique à l’absence soudaine de leur frère hier soir. Elise, la petite de 4 ans, devait être aussi évacuée vers l’hôpital hier pour y rejoindre sa mère. “Parce qu’elle est pas bien, vraiment pas bien. Sa mère est l’hôpital, son frère n’est plus là… et en plus, aujourd’hui, c’est son anniversaire. Je crois qu’elle a craqué…”, sanglote Sabine, sa tante.